Le Fram

Le jour du 23 juillet 2007 par Philippe

Un grand jour car nous partîmes visiter le Fram( rien à voir avec l’entreprise toulousaine, il s’agit du voilier qui a transporté Nansen et Amundsen, parmi les plus grands explorateurs de l’histoire).

Nous laissâmes Jean Baptiste au camp de base, chargé de collecter des informations pour un futur reportage, puis abandonnâmes lâchement Stéphanie dans la banquise du centre d’Oslo ( chez le coiffeur) avec malheureusement tout le matériel scientifique (l’appareil photo) ce qui explique ce reportage entièrement manuscrit.
Rapidement, nous apercûmes la forme fantomatique du musée qui se dressait dans le lointain.
Les conditions climatiques se déterriorant rapidement comme il est usuel dans ces régions désolées du globe, nous manquâmes cent fois de faire demi tour, d’autant que le port de plaisance nous séparait de notre but comme une barrière infranchissable.
Que faire? Attendre le retour des congères et franchir le port à pied; nous optâmes pour l’option la plus surréaliste: contourner l’obstacle au prix d’un effort surhumain et de sacrifices innomables.
Après avoir mangé notre dernier chien de traîneau ,la boutique souvenir du musée était en vue.
( Les passés simples s’étant glissé dans ce texte sont sponsorisés par Pierre Minvielle )

Que dire du dit musée: on réalise les conditions de vie de ces hommes incroyables qui partaient se perdre volontairement pendant plusieurs années aux confins les plus hostiles de la planete en visitant l’intégralité du bateau et en lisant les panneaux fort heureusement pour la plupart en français. J’étais curieux de lire la version norvégienne de l’épopée dramatique du Pole Sud qui dans mon souvenir opposait l’opportuniste et calculateur Amundsen au romantique Scott sorte de Poulidor de l’expédition polaire qui, en bon romantique, usa la fée malchance jusqu’à la corde, finit par arriver deuxième avec seulement 12 jours de retard sur son concurrent et rendit l’âme avec ses compagnons à 18 km du salut. L’histoire est traitée avec sans doute plus d’ojectivité par le musée qui insiste sur le fait qu’Amundsen lui aussi, couvert de gloire, a eu la délicatesse quelques années plus tard de disparaitre au pole nord à la recherche d’un camarade.
Mais le vrai héros du lieu (et le mien d’ailleurs) est sans aucun doute Nansen, le concepteur du Fram qui est resté dans la mémoire des norvégiens comme l’un des pères fondateurs de l’indépendance de la Norvège, reçu le prix Nobel de la paix pour son action auprès de réfugiés après la première guerre mondiale et eu le courage insensé de se jeter à plusieurs reprises dans les glaces du Pole Nord et après trois ans de dérive partit, à ski avec quelques chiens et un compagnon pour rejoindre le pôle… qu’il n’atteint pas.

Toute cette ambiance de courage et d’abnégation fut telle que Tanguy se lança de lui même dans la traduction d’un texte en anglais sur la dérive du pôle magnétique. Avant que le temps n’empire encore, nous nous jetâmes dans une chaloupe qui passait inexplicablement par là et rejoignîmes épuisés le camp de base où nous attendait paix et réconfort.

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