Mieux Que Le cap Nord

Le jour du 10 août 2007 par La famille

Alice :

Aujourd’hui , nous avions (ou plutôt devrai-je dire papa et maman) commencé à rouler tôt pour être au cap nord le soir. Nous sommes passés à Honningsvag pour prendre des infos sur une promenade(de 18 km aller-retour) qui arrivait au VRAI cap nord… Et sur la météo aussi. Le monsieur qui donnait des infos à papa avait dit que le temps se dégagerait de 20 heures à 2 heures(du matin!). C’était bizarre , tout de même… Après , nous sommes allés dans quelques boutiques de souvenirs. Puis vint l’heure de l”Ice Bar”…Il était tenu par un espagniol appelé José Mijares…Qui était très gentil d’ailleurs. Ce bar était…fait de glace!!! Il y avait un igloo , des bancs en glace , des sièges qui glissaient sur la neige , deux boissons dont , pour moi , une à la pomme(un petit peu alcoolisée) et une au citron(Délicieux!)Bref , je me serai presque sentie au Pôle Nord.(Il faisait -5°.) C’était comme un rêve !!! Après , nous avons repris la route jusqu’à la promenade et on s’est arreté sur son parking. Nous sommes partis pour cette randonnée vers 7 heures. Nous avons marché 9 bons kilomètres et on a un petit peu mangé…Après , les garçons sont allé tout au bout…dans un vent qui faisait voler les mouettes dans l’autre sens de la où elles voulaient aller(Comprenez , c’est bête pour elles). 10 bonnes minutes plus tard , nous repartions faire 9 kms de retour. Quelques minutes plus tard , je me tordis les 2 chevilles , et je ne pouvais pas mettre un pied devant l’autre sans avoir à (presque) me contorsioner(dans les rochers , ou les cailloux)… En tout cas , ce fut une journée mouvementée…


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Tanguy :

Ce matin, il parait que on a fait de la route, mais je ne pouvais pas savoir vu que je dormais. Quand je me suis réveillé, on était sur un parking rond, avec des rennes autour de nous. L’atmosphère était plutôt craignos car on avait presque plus d’essence.
Après avoir déjeuné, nous sommes partis vers Honningsvag. Dans cette ville,il y a une particularité: un bar en glace, l’ Ice Bar. Dedans, tout était en glace, il y avait un igloo, des traîneaux, un siège lapon, des films de manchots projetés sur une plaque verticale en neige et même des skis pris dans la glace!!!!! Sur les sièges (en glace) il y avait tout des même des peaux de rennes.

Après être sortis, non sans amertume, du bar de glace, nous avons repris la route vers le légendaire Cap Nord, là ou s’arrête le monde et là, nous voyons que pour entrer, il fallait payer 25 €!! Nous choisissons de faire une randonnée de 18 km a travers la montagne qui va plus au nord que le Cap Nord.

Après 9 km de marche sur un vaste désert où il fait un peu froid, Papa, JB et moi(les filles sont restées à 500 m de là) arrivons à une boîte aux lettre verte et jaune où on trouve un livre, des crayons et des feuilles. Nous marquons nos noms et le lieu où ont habite. Nous rejoignons les filles et repartons vers le CC.

La présence des rennes qu’il y avait a disparu et c’est tout de suite plus sinistre. Les cairns prennent des apparence humaine quand ont les voit de loin, notamment un qui avait à la hauteur de la tête et des mains du marbre qui faisait croire à un homme encapuchonné. Plusieurs fois je me suis surpris à regarder derrière moi par peur qu’il nous suive. Cela peut paraître stupide mais on n’en menait par large. Sans compter cet oiseau qui nous tournait autour en poussant des cris stridents. Moi qui suis d’ordinaire sensible et partisan défenseur de la cause animale, je ne sais pas ce qui m’a retenu de lui balancer des pierres à celui là! Après avoir erré dans ce désert, on voit le CC et rentrons dedans pour nous coucher. Il était quand même plus de minuit !!!!


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Contacter l’IceBar : artico@articoicebar.com

Jean-Baptiste :

Ce matin, après tous les trucs de routine nous sommes rentrés dans l’île de Magerøya, où se situe le cap Nord. C’est très peu de temps avant que le paysage a radicalement changé : il est passé des collines et montagnes verdoyantes et remplies d’arbres biens verts jusqu’à presque leurs sommets, à des plaines de type “islandais”, genre steppe aride sans aucun arbre, ni habitation et des cailloux partout.

Nous faisons halte à Honningsvag, le bled le plus ‘grand’ du coin, pour manger et faire le tour des boutiques de souvenir. Après l’achat d’un CD, à un prix dérisoire, plein de photos de paysages norvégiens ensoleillés, et un panneau “attention élan” à coller sur un frigo, nous nous attardons devant une peau de renne, mais le manque de place dans le cc nous fait l’oublier. C’est trop fragile, malheureusement, pour être mis par terre ou sur un lit, et il n’y a pas de place au plafond ou sur les murs. Tant pis !

Il y avait derrière la boutique quelque chose que nous voulions assez voir : l’IceBar, ou le bar de glace. Construit par un espagnol amoureux de la glace, cette petite pièce couverte de glace et de neige était vide. Ce n’est évidement pas un bar ordinaire, il faut s’habiller chaudement pour ne pas geler sur place : il fait -5 °C… Avec igloo, traîneaux et skis pris dans le mur (et accessoirement des boissons), l’IceBar nous laissera un bon souvenir.

Le cap Nord ? 25€ le parking, plein de touristes, et même pas le point le plus au nord… Nous optons à l’unanimité pour l’option randonnée, vers le vrai cap nord. Nous partons alors un peu avant 7 heures, après un bon dîner, pour 9 km d’un désert marécageux et accidenté. L’arrivée est loin, mais nous finissons par l’atteindre, après avoir dépassé la falaise remplie de touristes qu’on aperçoit au loin, et nous arrivons au livre d’or le plus septentrional d’Europe. Après avoir inscrit nos noms et pris quelques photos et bu un thé, nous refaisons la route dans l’autre sens, pour revenir au cc. Encore 9 km. Le chemin est encore plus long et difficile. La luminosité baisse, les rennes nous quittent, les sentiers se prolongent. Arrivés à minuit et demi, nous sommes quelque peut harassés.


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Il est 18 heures 30 quand nous commençons notre randonnée de 18 kilomètres.

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On est presque arrivé


Stéphanie :

Nous conduisons quelques temps pendant que les enfants dorment : en effet, nous avons un peu musardé en Norvège et il faut qu’on arrive à passer en Finlande un jour ou l’autre !!
La route vers le cap Nord est une agréable corniche surplombant l’Océan glacial arctique, ou plutôt le serait s’il n’y avait pas un vent à arracher une capucine de cc…On passe un tunnel impressionnant, plutôt étroit et bas de plafond, fermé à l’intérieur par deux portes, pour l’instant heureusement ouvertes.

Les enfants se réveillent et nous continuons la route après le petit-déjeuner pris en compagnie des rennes. On est largement sur la réserve d’essence et il y a encore un long tunnel, celui qui passe sous la mer pour rejoindre l’île du Cap Nord à passer… Silence tendu dans le cc.

Les enfants ont écrit sur l’Ice Bar ; je rajoute juste que José, son propriétaire a réalisé plusieurs exploits arctiques, notamment des traversées à ski et en traineau au Groënland et de la mer Baltique entre la Suède et la Finlande.
Voici le site où vous pouvez le voir : http://www.articoicebar.com

Ayant appris que le temps ne se découvrirait pas demain mais qu’il y aurait une accalmie de la pluie pendant la nuit, nous décidons de tenter la randonnée jusqu’au promontoire de Knivskjelodden, qui est le point le plus au nord d’Europe, à 71°11′08″. Le Cap Nord où se pressent tous les touristes et les cc, lui est à 71°10′21″. Soyons précis !!

Après avoir mangé un énorme plat de pâtes et s’être équipés avec manteaux, gants, bonnets, gourdes d’eau, thermos de thé et gâteaux, nous nous mettons en route pour 6 heures de rando.
Tout se passe merveilleusement, le paysage est splendide, toundra, petites fleurs à houppe cotonneuse, blocs de marbre blanc, rennes tout autour de nous, lacs et rivières, marécages, oiseaux… L’aller se fait facilement, même si ça monte et si ça descend à travers les cailloux et la terre spongieuse ou carrément inondée.

A l’arrivée on grignote et on boit, on échange des paroles peu amènes sur les touristes qu’on aperçoit un peu plus loin sur le Cap Nord, on fait une vidéo tout en “n’importe quoi” qu’on ne vous montrera pas et on rentre.

Humm, le retour a été… comment dire… la pire expérience de toute ma vie (soyons grandiloquent, ça le vaut !). Il faisait évidemment jour mais la luminosité avait baissé de telle sorte que je ne voyais plus que des tâches noires, grises ou verdâtres, sans relief. Le chemin était difficile à pratiquer, on était fatigué et on a avait de plus en plus hâte de rentrer. Mais à chaque fois qu’on arrivait en haut d’une colline, on en voyait d’autres à perte de vue. Et bien sûr, pas un chat, même pas un renne, tous partis se coucher ! Les bavardages se sont tus et on a avancé en silence. Inutile de dire qu’on est allé se coucher avec bonheur !

Mais, pour dure que cette rando ait été, on ne la regrette absolument pas : pendant quelques minutes, nous avons été les 5 personnes les plus au nord de l’Europe. Comme nous a dit une Anglaise croisée à l’aller “I did it”.


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Nous voici au vrai cap nord !

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Il est environ minuit !

Philippe :

Si vous ne devez lire qu’un seul article traitant de cette merveilleuse journée, lisez donc celui ci car qui peut dire dans la famille qu’il a plus d’experience que moi de ces situations tendues où le réservoir quasi vide on met au point mort dans les descentes pour arriver à la station service, qui peut parler mieux des ces ballades qui se terminent en ambiance de retraite de Russie, qui enfin (c’est mon meilleur argument) a une meilleure connaissance des bars…
La matinée a commencé tôt car comme depuis plusieurs jours nous avons décidé d’avaler 2 heures de routes avant de réveiller les enfants de manière à avancer tout en ayant le temps de faire autre chose, les distances à parcourir étant assez importantes. Tout à la conduite, j’en oubliai de remplir le réservoir de bon gaz oil et la réserve s’alluma bien évidement en pleine pampa. Un bref coup d’oeil à la carte me permit de me rendre compte que la seule solution se trouvait devant nous et que ça va se jouer au litre.
Entre la station et nous, il y a un tunnel qui passe sous l’océan et je n’eu pas besoin de croiser le regard (glacial comme l’océan probablement) de Stéphanie pour savoir ce qu’elle imagine. Je suis d’ailleurs surpris qu’aucun producteur de Hollywood ne l’ai contacté pour écrire des scénari de film catastrophe vu son imagination prodigieuse en la matière. Enfin, si Selznic lit ce site…
Bref, tunnel passé, le plein se fait, 69,23 litres sur les 70 possibles, on aurait pu pousser de 7 kilomètres de plus.
J’avais peur d’être déçu par le lieu dont on m’avait dit qu’il n’y a rien à voir. Et c’est vrai il n’y a rien à voir, si on fait abstraction de cette nature qui se fait soudainement violente et torturée, à l’inverse de la splendeur majestueuse des fjords du Sud. L’ambiance de l’île est tout à fait particulière et si l’on décide , ce qui fut notre cas, de sortir des sentiers battus, on ne tarde pas à s’en impregner.
J’ai toujours été sous le charme de ces territoires qui semblent venus d’autres planètes. Le désert de lave d’Islande, le plateau du Darthmoor en Cornouaille, le nord des Highlands, la Sierra de Guarra en Espagne bien sûr, font partie de ma petite collection personelle de lieux pour lesquel j’ai eu le coup de coeur. A 41 ans, je n’espère plus être sélectionné pour participer à un voyage inergalactique, ces endroits magiques ne m’en émeuve que davantage.
A l’instant où j’écris ces lignes, je me rends compte que Stéphanie et les enfants vous ont magnifiquement décrit la journée et que je n’ai rien à rajouter. On m’apprend aussi que Selznic est mort, tant pis.
En fait, comme dirait une petite souris de ma connaissance, c’était vraiment une journée super.

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