Le peuple Same
Le jour du 17 août 2007 par Stéphanie
Les Sames, que l’on appelait improprement les Lapons, mot d’origine norvégienne contenant une nuance péjorative, sont à peu près 60000, dont la moitié vit en Norvège, 20000 en Suède et les autres en Finlande et en Russie.
Ils sont divisés en quatre groupes. Les Sames des montagnes, éleveurs de rennes et chasseurs et les Sames de la côte, pêcheurs et agriculteurs sont les groupes les plus importants. Il existe aussi les Sames des lacs et rivières et les Sames des forêts.
Les Sames des montagnes sont ceux qui ont réussi à conserver le mieux leur langue et leurs traditions. Cette langue finno-ougrienne ne ressemble en rien aux langues scandinaves et diffère d’ailleurs selon l’endroit de la Laponie où elle est parlée.
Le Finnmark et plus précisément l’île du Cap Nord ont toujours été habités par les Sames qui y vivaient de la pêche et de la chasse aux rennes. Ils ont été confrontés aux Vikings mais c’est au XVIème siècle que la situation s’est véritablement dégradée. Les Norvégiens ont commencé à s’installer en nombre dans cette région, attirés par les exceptionnelles conditions de pêche, qui perdurent d’ailleurs aujourd’hui car selon une habitante, à certaines périodes de l’année, l’eau “bouillonne” de poissons qu’on pourrait presque attraper à la main !
Chassés de plus en plus loin de leur lieux d’habitation, les Sames devinrent par la force des choses nomades, suivant leurs troupeaux de rennes au fil des saisons.
Ils ont malheureusement connu le sort de tous les peuples minoritaires : ils ont été contraints d’abandonner leur religion au moment de la christianisation, la pratique de leur langue a été interdite, les terres sur lesquelles ils vivaient ont été distribuées aux colonisateurs norvégiens et leurs coutumes sont tombées en partie dans l’oubli, d’autant plus rapidement que leurs traditions ne sont pas écrites.
Depuis les années 80, leurs conditions de vie se sont nettement améliorées : dans les écoles, les enfants Sames bénéficient de cours bilingues et leur histoire y est enseignée. Des livres et des journeaux sont publiés en Sami et il y a des émissions de radio et de télévision spéciales. Les noms de ville sont rédigés en Sami et depuis 1989 les Sames disposent d’un Parlement indépendant. Il y a même une école de chamanisme.
Les Sames possèdent les rennes que l’on voit sur les routes et vivent également du tourisme. L’accident de Tchernobyl a eu des conséquences dramatiques sur leur économie, rendant le lichen dont se nourrissent les rennes impropre à la consommation : il a fallu abattre 30000 bêtes.
Aujourd’hui la transhumance des rennes continue de se faire comme par le passé et les bêtes que nous voyons au Cap Nord appartiennent à quelques familles habitant à la frontière finlandaise qui viennent passer l’été ici.