Quelques jours en Bavière..

Le jour du 9 novembre 2007 par Stéphanie

imgp1680-145959.JPGNous passons la frontière allemande sous un beau soleil (décidément, depuis 2 mois nous bénéficions d’un automne particulièrement ensoleillé, ce qui est plus agréable pour voyager), et nous faisons route vers Passau, vieille ville qui a la particularité d’être au confluent de 3 cours d’eau : l’Ilz, l’Inn et le Danube, que nous croisons donc pour la 1ère fois.
Nous restons là le temps d’une lessive et descendons vers le sud-est de la Bavière, vers le lac de Chiemsee.


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Je suis ravie de retrouver l’Allemagne et de rafraîchir mes connaissances en Allemand, mais l’accent très prononcé des Bavarois m’oblige à tendre l’oreille…c’est plus difficile qu’à Berlin !
Mais on arrive toujours à se comprendre et les gens sont sympathiques, quoi qu’en dise le G du R…d, que j’ai malencontreusement acheté à la place du Petit Fûté. Achat que je regrette chaque jour que nous passons en Allemagne, étant donné le manque d’informations intéressantes et surtout le ton désagréable, faussement humoristique et donneur de leçon.
Le GDR, donc, trouve le Bavarois d’un abord difficile…eh bien pas nous et nous trouvons devant nous des gens très aimables.Nous. plaisantons même à l’occasion à propos de N. Sarkosy et d’A. Merkel avec un pompiste qui ne les aime ni l’un, ni l’autre.
Est-ce que nous nous promenons à travers l’Europe avec un a-priori positif et que nous n’attendons que des bonnes choses ? En tout cas, nous n’avons jamais eu de mauvais contact avec qui que ce soit depuis notre départ.

Revenons au lac de Chiemsee… Nous dormons sur le parking d’une minuscule marina. L’été il doit y avoir foule sur les rives de ce lac très fréquenté par les Allemands qui peuvent y nager, faire de la voile, faire du vélo sur les nombreuses pistes cyclables ou partir en excursion vers les îles. C’est ce que nous faisons, vers l’île Herreninsel, puisque c’est là que Louis II de Bavière a fait construire l’un de ses châteaux, Herrenchiemsee.

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Peu de photos de chaque château… Copyright !

On l’appelle le “Petit Versailles” car il a pour modèle le château de Versailles ; Louis II adorait Louis XIV et a voulu dans 2 de ses demeures re-créer les fastes du Roi-Soleil.
La visite nous laisse songeurs.. Le château est très impressionnant et la ressemblance avec Versailles est même accentuée par la reconstitution d’une Galerie des Glaces de 100 mètres de long, dans laquelle 33 lustres de verre et 44 bougeoirs reçoivent 1900 bougies, se reflétant à l’infini !
Les travaux commencés en 1878 n’ont jamais été achevés et Louis II n’y a habité que 10 jours.

imgp1839-1503.JPGNous continuons notre virée en Bavière par la Route allemande des Alpes qui passe à travers les contreforts des Alpes et nous promène de chalets fleuris en villages blottis autour d’un clocher à bulbe. Le paysage est enchanteur et les couleurs de l’automne à leur summum.
Nous dormons sur des places de villages ou en bordure de champ. Prendre son petit-déjeuner en pleine nature .devant le lever de soleil sur les Alpes bavaroises est un plaisir que nous apprécions tous.
Un chasseur en veste et chapeau de loden (avec la petite plume sur le chapeau !) nous salue en souriant d’un tonitruant “hallo” . On a l’impression d’être dans une carte postale et je m’attends à voir Heidi apparaître au détour du chemin et saluer Sissi avec un bouquet d’edelweiss !

Nous faisons halte dans le bourg d’Oberammergau dont les façades des maisons sont peintes de scènes diverses, allant des faits religieux aux contes de fées, en passant par des scènes de chasse ou de vie quotidienne. On se promène à la nuit tombée à travers les rues, nous extasiant sur ces fresques vraiment étonnantes et aussi sur les ravissantes boutiques dont Oberammergau regorge. Il faut dire que le village est connu également pour une chose unique : tous les 10 ans les habitants jouent pendant 5 mois la Passion du Christ. Cette tradition remonte à 1632 quand la peste faisait des ravages dans la région ; les habitants ont alors promis de jouer régulièrement la Passion du Christ si la maladie les épargnait. Leur voeu exaucé, ils tinrent parole et aujourd’hui perpétuent la tradition.
Les prochains spectacles auront lieu en 2010 et il paraît que les réservations commenceront en 2008 !
Philippe trouve cependant le village, typiquement bavarois, et les vêtements traditionnels (loden et culottes de peau) exposés dans les vitrines un peu trop caricaturaux !


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imgp1852-1503.JPGNous nous rendons au château de Linderhof, un autre palais de Louis II.
Mais nous ne sommes pas les seuls en ce week end de Toussaint et il y a des dizaines d’Italiens venus en cc. Quelques jeunes japonaises aussi qui me font sourire : elles trottinent sur leurs talons, sac de luxe agrémenté d’une peluche rose porté à la saignée du coude, la main en l’air !
Linderhof était le château favori du roi, le seul qu’il habita régulièrement. Edifié avant le château que nous avons visité en 1er (nous les visitons dans l’ordre inverse de leur construction!), il est lui aussi à la gloire du Roi-Soleil que Louis II admirait tant. Il est cependant plus petit et les pièces sont rondes et plus intimes, si on peut dire étant donné la profusion ici aussi, d’ors, de bibelots précieux, de tentures, de tableaux (représentant des membres de la royauté françaises ou des courtisanes), de statues équestres de Louis XIV etc.. La petite galerie des glaces était la pièce où le roi pouvait oublier complètement son époque et rêver qu’il était lui aussi un monarque absolu.
Tout le monde s’extasie devant la table de salle à manger qui descend aux cuisines à l’étage en-dessous pour remonter chargée des plats suivants : le roi ne supportait pas la compagnie de ses serviteurs, ni de qui que ce soit d’ailleurs.

imgp1986-1508.JPGDernier château, celui mondialement connu de Neuschwanstein, juché sur un piton rocheux en pleine forêt et qui aurait servi de modèle à Disney pour le château de la Belle au Bois dormant. Pas mal de monde et les visites s’enchaînent rapidement. Ce doit être épouvantable en été…
C’est le château qui nous a le plus séduit. Antérieur aux 2 autres, il n’a rien à voir avec Louis XIV et nous transporte dans un tout autre monde. Le thème choisi par Louis II pour la décoration de ce palais était les opéras de Wagnr, son compositeur préféré. Toutes les pièces sont décorées de superbes fresques relatant la légende de Parsifal, Tristan et Iseult ou encore Tannhauser. Ces fresques sont peintes sur des toiles à gros grain, ce qui leur donne l’apparence de tapisseries et exaltent un Moyen-Age de conte de fées : preux chevaliers, belles dames, paysages grandioses, c’est tout un univers romantique et idéalisé qui défilent sous nos yeux…
Les peintures nous font rêver et je voudrais avoir plus de temps pour les admirer ; elles me font penser aux oeuvres romantiques des peintres pré-raphaëlites.

Les travaux ont duré…20 ans, qui ont fait vivre toute la population de la région. Au point que les habitants ont fait avorter une 1ère tentative d’enlèvement du roi par une commission dépêchée par le gouvernement qui voulait le déclarer fou.
Il faut dire que le roi a payé les travaux ( quelques 600 tonnes de ciment et 465 tonnes de marbre) avec de l’argent qu’il n’avait pas et avait emprunté, créant ainsi une dette colossale.
Quand il est mort en 1886, les travaux n’étaient pas achevés…

Nous nous demandons avec un peu de peine ce qu’aurait pensé ce beau roi qui aimait tant la solitude et qui fuyait ses contemporains des foules qui se pressent aujourd’hui dans ses châteaux ?

Dimanche nous roulons jusqu’à Bad Wörishoffen où nous aimerions passer quelques temps dans les thermes.
JB préférant rester au cc, Tanguy et Alice vont passer quelques heures dans la partie Fun, piscine et toboggan (plutôt destinés aux petits enfants d’ailleurs) tandis que Philippe et moi allons dans la partie Therme réservée aux plus de 16 ans. On est un peu déçu : le décor ressemble à Center Park sous une immense coupole. Des bains à remous et des jets de massage un peu partout, un bar au milieu de la piscine et des bassins d’eau agrémenté de sel de la Mer Morte, c’est peu pour un prix d’entrée élevé. Rien à voir avec les thermes de Bagnères de Bigorre, pour ceux qui connaissent ! (merci Patou !)
Nous cherchons des saunas et on se rend compte que la plus grande zone de saunas et de hammams se situe dans une zone…Textilfrei, c’est à dire naturiste. Qu’à cela ne tienne, nous nous y rendons, point trop à l’aise quand même car c’est mixte. Mais les saunas sont à la hauteur de ce qu’on attendait et on s’en donne à coeur joie, surtout dans une hutte qui donne sur un lac. En vieux habitués du sauna (sic), nous plongeons sans hésiter dans un bassin d’eau froide, très très froide ! Les saunas sont cependant limités à 90 degrés, une paille comparativement au sauna de Tempere qui était à 120 degrés. Merci encore aux Sachot de nous y avoir emmenés, c’était un moment inoubliable. Et avis à ceux qui sont intéressés, nous avons décidé de faire un sauna dans le jardin, avec bassin d’eau froide ! Un projet parmi les nombreux autres, tellement nous glanons d’idées au cours de ce voyage…


Quelques photos de Bavière…
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Mardi Philippe prend l’avion pour Saumur et nous laisse quelques jours seuls. Nous faisons des sauts de puce et allons jusqu’au lac de Constance. Dans un village nous assistons à une petite fête donnée par les enfants en l’honneur de Saint-Martin : un cavalier joue le rôle du saint qui a offert une moitié de son manteau à un pauvre. C’est apparemment une fête très répandue en Allemagne ?
La neige nous surprend vendredi matin et de peur d’être bloquée quelque part dans la pampa, je prends la route vers Munich où nous devons retrouver mari et père (le même !) samedi après-midi si les dieux de l’aéroplane sont avec nous. En effet le jour de son départ, il y a eu 2 heures de retard pour l’avion et 2 heures de retard pour le train….

Dernières nouvelles : nous avons récupéré Philippe et descendons vers Innsbruck à travers des paysages enneigés. C’est maintenant le baptême du froid pour notre cc et nous-mêmes, le voyage prenant un autre tournant en allant vers l’Europe de l’Est et l’hiver…

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