Avant Budapest

Le jour du 9 décembre 2007 par Philippe

Le passage de la frontière fait tomber une première idée fausse pour moi : la Hongrie ne se résume pas à une grande plaine. Au contraire, nous nous retrouvons pendant une cinquantaine de kilomètres dans des lacets de moyenne montagne. Les villages que nous croisons nous semblent sympathiques et le pays parait épargné par l’urbanisme soviétique dans cette région assez reculée. Nous avons un problème d’énergie à nouveau et sommes à la recherche d’un camping pour nous brancher, ce qui à cette époque de l’année n’est pas une sinécure. Tout à nos recherches, nous progressons rapidement, évitons avec regrets rétrospectifs la ville d’Eger, pour nous diriger sur Gyöngyös, au pied des monts Matra. Pas de camping ouvert. Nous passons la nuit sur un parking dans la montagne.

Le lendemain, après une grasse matinée bien méritée, direction Hollokö, toujours à travers des routes sinueuses. Le brouillard et la forêt très dense rendent le trajet très impressionnant. A Hollokö, nous trouvons enfin un camping dont la propriétaire, personnage haut en couleur, accepte de nous ouvrir les portes. Le lieu domine la vallée où se niche le village. Le temps des corvées et la nuit tombe. Il faut signaler à nos lecteurs d’Europe de l’Ouest, sans parler de ceux qui aux antipodes se prélassent au bord des piscines, que la nuit tombe dans ces contrées très vite à cette époque de l’année, c’est-à-dire vers 16h30. Cela est dû au fait que ces pays sont à la même heure que la France tout en étant décalés d’un bon méridien. En réalité, c’est nous qui sommes à la même heure qu’eux et qui sommes décalés d’une heure. Toujours est il qu’ici les journées commencent plus tôt et se termine aussi pus tôt. Du fait de notre vie itinérante, nous subissons l’effet de plein fouet car il est toujours plus facile de trouver un lieu pour passer la nuit alors qu’il fait assez jour pour manœuvrer et se rendre compte de l’environnement immédiat. Aussi, nous avons pris l’habitude de nous lever très tôt, 6h00 pour Jean-Baptiste et 7h00 pour nous. Afin d’atténuer cet inconvénient et vu que nous n’avons aucune obligation extérieure, j’ai eu l’idée d’avancer d’une heure les horloges du CC et nous vivons donc avec deux horaires, l’heure camping car et l’heure extérieure. Cela crée quelques quiproquos mais dans l’ensemble tout se passe bien. Je vous parle de tout ça car j’ai pour projet ce WE de gagner encore une heure sur le soleil. Jean Baptiste se lèverait alors à 7h00 comme d’habitude mais il serait en réalité 5h00. En contrepartie, le soleil se coucherait à 18h30, gain appréciable. Si vous n’avez rien compris au paragraphe ci-dessus, c’est normal, moi-même, en me relisant….

imgp3060-93414.JPGHollokö est un petit village admirablement préservé d’une cinquantaine de maisons adorables lovées dans un repli et surmontés d’un vieux château à l’air austère. Elles sont habités par les Palocs, peuple aux origines mystérieuses ayant conservé beaucoup de leurs coutumes et notamment des costumes très colorés. Une bonne balade et nous rejoignons, l’estomac dans les talons, le petit restaurant que Stéphanie a repéré. Nous sommes très bien reçus, il n’y a pas foule car il est encore très tôt (oui bien sûr, l’inconvénient majeur de mon système d’heure grmmmllll) Nous nous attablons pour déguster les plats typiques du pays, sauf Tanguy qui est victime de la malédiction dite du Pané, qui fait que tout ce qu’il commande depuis plusieurs mois dans les restaus finit par arriver sous forme de viande panée, qu’il mange avec un air maussade, air que toutes les personnes maudites partagent avec lui.


imgp3070-93415.JPG imgp3072-17244.JPG imgp3078-17245.JPG imgp3082-17246.JPG
Le village, et des oiseaux étranges qui se vendent dans un boutique

sany0106-172415.JPGDans ce coin reculé, nous sommes rejoints rapidement par un groupe de touristes chinois, (nos premiers touristes depuis Vienne, incroyable) qui nous mitraillent de photos ( surtout Alice) et nous filment pendant que nous mangeons. La présence d’une dame habillée en costume traditionnel, visiblement prévue pour le groupe ajoute encore à la tournure inattendue que prend ce dejeuner dominical. Le groupe nous ayant immédiatement adopté après avoir vu que nous aussi étions armé de nos appareils photos, nous profitons de l’aubaine pour observer la vieille dame expliquer en hongrois les traditions de son pays à des chinois enthousiastes (Les deux langues étant aussi incompréhensibles l’une que l’autre, on se surprend à croire qu’ils peuvent communiquer entre eux) qui finissent par se lancer dans une danse endiablée.


imgp3090-17247.JPG

sany0116-172415.JPG
Alice autour du groupe de chinois !

imgp3106-17247.JPG
Eux n’ont pas hésité à nous prendre en photo pendant le repas, alors bon…

Nous nous quittons après force effusions dans les trois camps et rejoignons le CC pour reprendre la route vers Gödöllo, où se situe le château préféré de Sissi que nous comptons visiter demain.

Commentez l'articleRetour