Nous montons vers Skagen, à l’extrème pointe nord du Danemark. C’est une station balnéaire très courue depuis la fin du 19ème siècle, lancée par Andersen qui y résida souvent et par une communauté de peintres attirée par une lumière particulière. Pendant que Philippe faisait travailler les enfants, je suis allée visiter le musée consacré à ces peintres, dont certains étaient des femmes et qui ont partagé une même passion pour leur travail et l’amitié.

Je serais à 100% de parti pris pour décrire les œuvres qu’on peut admirer ici car cela faisait des années que j’attendais de les voir autrement qu’en reproduction… Certaines toiles sont à tomber et je ne peux que conseiller d’aller faire un tour sur internet, en tapant « peintre de Skagen » ou encore Kroyer, Anna Ancher et Krogh, mes préférés… On peut également lire le délicieux livre de Philippe Delerm, « Sundborn ou les jours de lumière » qui décrit le quotidien de ces artistes.

Nous faisons ensuite « la » ballade pour laquelle viennent des centaines de touristes chaque été, à savoir le cap de sable où se rencontrent la mer baltique et la mer du Nord. C’est un endroit de remous et de mascarets violents, facilement visibles depuis la langue de sable qui change de place selon les années, au gré des vents et des courants. Au large des super-tankers attendent leur tour pour avancer dans ce coin de mer où ils sont nombreux à passer.

Philippe et moi pensons à un autre bouquin, anglais celui-là où quelques pages se passent à cet endroit précis : « Bienvenue au club » de Jonathan Coe, qui nous fait hurler de rire grâce à un humour typiquement britannique…

Pour rester dans les livres, voici 2 auteurs danois : Jorn Riel qui égratigne la bonne société de Copenhague dans « Les enfants de la dernière chance » et nous fait rire avec les aventures rocambolesques d’une bandes de paumés au Groënland dans une série de livres, dont « La Vierge froide et autres racontars », et également Peter Hoeg, avec un superbe livre (on aime ou on déteste) « Smila et l’amour de la neige ». Merci Moïra de me les avoir fait connaître !

C’était notre pâââge culturelle….

Il fait un temps de chien…Nous quittons Skagen et descendons vers Hobro où on doit visiter un site viking comportant une ferme reconstituée. Mais le temps ne s’arrange pas et à l’unanimité on décide d’y renoncer,en espérant qu’on aura de meilleures conditions pour visiter ce genre de site plus tard, en Suède ou en Norvège. A la place, on fait une deuxième escale technique et lavomatique !

Pour finir cette journée un peu plus gaiement, nous mettons le cap vers Arrhus car mon guide indique une piscine « super et pas chère, ouverte jusquà 22 heures ». Finalement elle ferme à 19 heures mais elle est effectivement super. Au 1er étage d’un vieux bâtiment de briques rouges, c’est une piscine Art Déco dont le bassin, tout petit (25 mètres sur 10) est en carrelages vert céladon et noirs. IL y a 2 étages au-dessus : un balcon ceinturé d’un rail de luminaires donnant sur un café court au 1er et il y a de grandes baies vitrées au 2ème. Un plafond décaissé, des contreforts , des lampes rectangulaires, une grosse horloge verte et des couleurs vertes, rouges brique et bleu…Philippe s’attendrait presque à voir Hercule Poirot accoudé au balcon !!!

Grande journée pour Alice puisque nous allons à Legoland…et, coup de chance, il fait beau ! JB décide de rester dans le cc et nous partons donc pour un après-midi de jeux et d’activités diverses dans ce parc d’attraction dédié aux légos, que connaissent tous les enfants. Philippe, Tanguy et moi étions un peu inquiets en voyant les bonshommes en légos qui nous attendaient à l’entrée mais on a finalement passé un après-midi sympa car le parc date de 1968 et est donc très boisé et fleuri. C’est un mélange de Disneyland, du Puy du Fou et du Futuroscope. Et les maquettes en légos qui représentant des hauts-lieux de Scandinavie sont très bien faites, avec trains, ferries, avions et bonsaïs. Alice et Tanguy ont adoré. Ceci dit, il y a un Legoland à Munich, mais une fois suffit amplement……..

Nous trouvons un parking dans un bois pour la nuit.

Philipe et les garçons partent pour un petit jogging matinal qui durera plus longtemps que prévu parce qu’ils se sont perdus malgré le GPS!!!

Nous continuons à travers le sud-est du pays et nous nous arrêtons dans une ferme indiquée sur notre « Danish camper guide » pour reprendre de l’eau. Là, Erik Aaby nous fournit de l’eau (gratuitement, décidément jamais on ne nous a demandé de paiement dans ce pays !!) et surtout nous fait visiter son musée privé, au premier étage de sa ferme : il y a installé d’anciens objets agricoles et des peintures représentant des scènes de la vie quotidienne des Danois du début du siècle. Cette formule d’aires de services chez des particuliers est vraiment une excellente occasion de rencontrer des Danois, loin des campings et autres stations-services : on peut y dormir, faire le plein d’eau et d’électricité et surtout, rencontrer des gens charmants, prêts à discuter, qui prennent du temps pour nous donner un coup de main et qui sont visiblement aussi ravis que nous de voir des étrangers !! Je pense qu’ils sont surpris de nous voir car, s’il y a beaucoup de cc allemands, il y a peu de touristes français. La Norvège et la Suède attirent peut-être plus que le Danemark et nous n’avons croisé que deux camping-cars de chez nous. Les Danois voyagent plutôt en caravane et fréquentent les campings, ainsi que les Allemands. On sent quelques regards surpris quand on s’installe pour la nuit en bivouac « sauvage » mais personne ne nous a fait de réflexion ou demandé de partir. On se sent parfaitement en sécurité ici.

Erik Aaby

L’église ronde de Horne

Faaborg

On a poursuivi notre voyage en faisant quelques kilomètres en Fionie, une très belle presqu’île où abondent maisons à toit de chaume, fermes à colombages et paysage de bocages.

Nuit dans un petit port (mais où ??)…

Levés tard après une nuit de pluie diluvienne et de vent, nous faisons route vers Copenhague où nous devons retrouver Bertrand, Louise et leur fille Clara Milla, avec qui nous dînons dans une maison du bord de mer très scandinave, aux murs et meubles blancs et aux parquets foncés.

Pour ceux qui se souviennent de Bertrand, sachez qu’il est toujours aussi sympathique et je suis sûr que nous nous reverrons à notre retour en France. Quand à Louise, elle parle le Français avec un délicieux accent danois, nous a accueilli très naturellement et très chaleureusement et lorsque je lui en a fait la remarque m’a juste dit que c’était la façon danoise. Je dois dire que les rencontres que nous avons faites dans ce pays me font abonder dans son sens : les Danois vivent apparemment sans stress (mais comment font ils ?) et sont toujours ravis de rendre service.