A notre arrivée à Patras où nous devons prendre le bateau, nous cherchons un coin pour dormir à l’extrémité de la plage. Nous croisons 5 cyclistes avec sacs et remorques qui visiblement cherchent à se poser eux-aussi. « Bonjour », « Des 49, d’où êtes-vous ? » Ce sont Manon, Tom, Etienne, Matthieu et Clément accompagnés de la chienne Savate qui sont partis de Bretagne, du Maine-et-Loire et de Lozère pour une belle virée à 2 roues à travers l’Europe…Tous musiciens, ils jouent dans la rue, comptant sur la générosité des passants pour continuer leur voyage. Ils viennent de passer 2 mois en Italie et débarquent tout juste du bateau que nous allons prendre le lendemain en sens inverse.

Même en voyageant léger, ils sont passablement chargés et je reste admirative devant leur épopée. Ils sont partis sur des vélos ordinaires, dont 2 vélos de postiers, bien solides mais bien lourds. Savate grimpe parfois sur la remorque de Manon.

Clément, Etienne, Tom, Matt et Manon

Ils avancent au gré de leurs envies et des rencontres qu’ils font, s’arrêtant parfois une ou 2 semaines…

Nous passons donc une super soirée avec eux autour d’un feu, , dans une espèce de bâtiment désaffecté, couverts de tags magnifiques. On espère qu’on ne vous a pas trop cassé les pieds avec nos récits de voyage…

Quelques photos du dit batiment :

MAIS
Cette rencontre a été l’occasion cependant d’un choc pour Philippe et moi.
En effet au cours de la soirée on s’est rendu compte à notre profonde horreur que la personne qui ressemblait le plus à la petite troupe des cyclo-voyageurs, c’était JB avec seulement 7 ans d’écart ! Nous, avec nos 41 ans, on est désormais « de l’autre côté » et bien loin d’un garçon ou d’une fille de 22 ans…J’ai bien peur que nous soyons en fait plus proches de leurs parents. Ben oui, on croyait qu’on avait encore 20 ans !!!
Grosse baisse de moral surtout quand Manon, sans penser à mal, ajoute « j’espère qu’à votre âge je ferai (sous-entendu je serai capable) la même chose ». Gloups. Elle parle du voyage autour de l’Europe mais ses paroles ont glacé nos esprits déjà largement refroidis par l’évidence !
Bref, le lendemain j’ai traîné ma traîtresse enveloppe corporelle au soleil, hésitant entre 1 me suicider, 2 prendre une bonne cuite 3 attendre des heures de meilleur moral…
Le 1 étant impensable, le 2 imprudent quand on dort dans une capucine, il me restait le 3.
On a donc monté le son dans le cc et courageusement on a essayé de penser positif. Il faut dire que ce n’est pas trop difficile, on fait un magnifique voyage tous ensemble, dont on profite bien, il fait un soleil printannier…Que demander de plus ?
Mais tout de même, je me demande si le Botox ne va pas devenir mon nouveau meilleur ami…..

Venez visiter leur site !!!

Ce matin nous assistons au départ des courageux cyclistes qui se lance à l’assaut de la Grèce puis nous partons de Patras vers Corinthe. Nous errons dans le port à la recherche de notre bateau et quand nous le trouvons, nous nous heurtons à un gros problème : la grève. Le bateau ne partira que demain soir et nous nous installons dans le parking de mauvaise humeur.

Mais un problème plus important nous tombe dessus : Maman (bravo !) a perdu son sac ! Décidément, en l’espace de quelques minutes, nous collectionnons les ennuis. Mais les nos deux ennuis peuvent s’annuler. Si nous retournons à Olympie, lieu de la perte, plus précisément dans un petit restaurant, nous pouvons retourner chercher le sac et revenir à temps pour prendre le bateau.

Nous prenons donc la route en (encore bravo) croisant les doigts pour que le sac ne soit pas en de mauvaise main. Nous arrivons devant le resto ou (miracle) le sac nous est donné par la propriétaire qui, très inquiète d’avoir trouvé un sac avec des passeports dedans nous avait cherché partout dans la ville . Nous avons donc une démonstration mathématique : négatif x négatif = positif . Nous mangeons chez elle pour la remercier et dormons sur la place que nous avions quittés l’avant veille.

Nous montons dans le bateau et nous installons dans un salon pour passer la nuit par terre dans nos sacs de couchage. Nuit pas franchement excellente. Le ferry est un des plus minables bateaux que nous ayons empruntés : pas de douches, la moitié des toilettes fermées, personnel peu aimable etc…

A l’arrivée à Brindisi, une journée de route peu agréable nous attend puisque nous devons traverser tout le pied de l’Italie et l’est de la Sicile pour prendre ce soir un ferry qui nous amènera à Malte .

Autoroute, autoroute…

Nous y passons le week end chez Bruno, Petra, Sasha et Amy, mes neveux et nièces.

Bruno, dont les cheuveux ont quelque peu poussés avec une casquette-perruque achetée dans un magazin de jouets en Grece…

Sacha, 6 ans…

Et Aimy, 3 ans, sa soeur.

Petra

C’est là également que nous laissons Sébastien, qui doit retourner en Angleterre, après avoir passé presqu’un mois avec nous. On a été ravis de sa présence, d’autant qu’il s’est habitué facilement à notre mode de vie. Nous avons profité de lui pour faire de longues parties d’échecs et de jeux de société et c’était super, Seb de t’avoir avec nous !! Inutile de dire que les jours suivant, il nous manquait quelqu’un…

Nous remontons de Pozzalo, au sud de l’île vers l’Etna. Nous sommes censés nous arrêter à côté de Syracuse chez un producteur : en effet, j’ai trouvé une association « Fattore Amico » qui met en contact des campingcaristes et des producteurs d’huile d’olive, de fromage ou d’oranges italiens et qui leur permettent de passer une nuit chez eux. Malheureusement, le producteur de Syracuse est peu sympathique, il n’a pas reçu la brochure envoyée par Fattore Amico que nous devons récupérer et quand il voit que nous ne prendrons pas de chambre chez lui se désintéresse de la question…
C’est bien dommage car l’association, elle, est très sympa et nous aurions aimé rencontrer des Italiens par ce biais.
Dodo dans la campagne.

Nous passons devant l’Etna le lendemain et quittons la Sicile (oui, c’est un peu rapide). Nous roulons le long de la côte calabraise qui est évidemment superbe. Nous remontons en deux jours jusqu’à Paestum, où Philippe a de beaux souvenirs puisqu’il y a travaillé il y a 18 ans. Nous nous posons sur un parking pour la nuit devant le temple, extrèmement bien conservé. Premières glaces italiennes qui nous régalent, tiramisu, fior di latte…miam, j’espère qu’il y en aura beaucoup d’autres !

Photo de la route : Les villages en haut des montagnes
Le lendemain, après avoir travaillé, nous partons remonter la côte amalfitaine. Le temps est couvert et nous n’aurons pas la vue impressionnante de l’arrivée vers Naples mais les quelques 70 km de côte sont splendides et les villages d’Amalfi et de Positano sont magnifiques. Nous sommes tous scotchés derrière les vitres et profitons de ce moment avec plaisir ! Même si ça tournicote beaucoup au gré d’Alice et si quelques croisements avec des bus ont été délicats ! Mais on peut compter sur la maestria de Philippe et des conducteurs italiens dont le mode de conduite est identique à ce qu’il était il y a…18 ans : pas de casques sur les Piaggio, klaxons frénétiques quand on s’arrête au feu …rouge, doublement par la droite, sens interdit inconnu et stationnement sauvage, en double, triple voire quadruple file !!! Quel plaisir de voir, comme en Grèce d’ailleurs des gens qui passent outre les consignes !!!
Nous continuons jusqu’à Pompéi, où nous nous garons sur un parking. Pas pour longtemps car vers minuit, « on » tripatouille les vélos et nous levons le camp pour chercher un endroit plus calme. Après 9 mois dans 22 pays sans un souci de sécurité, allons-nous nous faire voler les vélos dans le dernier pays visité ?

Des photos de la magnifique cote Amalfitaine :

Philippe restant au cc, histoire de le garder (!), les enfants et moi partons visiter les ruines de Pompéi. Que dire sur ce site très connu ? Nous avons tous apprécié la visite de cet endroit étonnant qu’on peut avec un peu d’imagination faire revivre au fil des rues et des maisons. Pas trop de touristes, ce qui est appréciable car en été, ça doit être épouvantable !

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De toute façon, venir en Italie en cc l’été est infaisable : trop de chaleur, trop de monde et de cc  et surtout l’impossibilité de se garer où on veut. De nombreuses interdictions de stationnement pour les cc fleurissent sur les parkings et dans les rues, interdictions que nous méprisons tranquillement, partant du principe qu’on est en hiver, qu’on ne veut pas aller au camping et…que tout le monde se gare n’importe où ici.

Vision surprenante dans les rues : des monceaux de sacs poubelle car visiblement le problème de ramassage des ordures n’est pas réglé (une sombre histoire napolitaine de relations entre les compagnies de ramassage et la mafia).

Nous montons en fin d’après-midi au sommet du Vésuve où nous passons une nuit calme et nuageuse. Il fait frisquet à 1000 mètres ! Réveil assez tôt ce matin par les gens qui viennent visiter nombreux le volcan. Un gardien nous fait déplacer mais avec le sourire et visiblement pas fâché par le fait que nous ayons dormi sous un panneau d’interdiction. Ah, l’Italie, pays du contrevenant heureux…

Nous montons donc tout en haut du Vésuve et y avons une vue plongeante sur le cratère. Un guide charmant, Giacomo nous fait l’article du volcan et donne à Alice une pierre de soufre et une pierre de lave toute brillante de mica. Petites photos, vue sur Naples, Herculanum et la campagne environnante.

Fidèles à notre habitude, nous tentons de trouver un parking au cœur de la ville, les aires pour cc étant toujours à des kilomètres des centres.
Nous tournons dans Rome avec le camping car pour une visite guidée ; c’est comme ça qu’on fait à chaque fois et finalement nous permet d’avoir un aperçu des villes et des monuments. Dans un cc on est beaucoup plus haut que dans une voiture et on a une très bonne vue, à condition de se tordre le cou de temps en temps !!

Philippe assure comme un chef et nous nous installons dans un parking donnant sur la via Cavour, à deux pas du Colisée.

Nous sortons le soir même dans une trattoria qui ne paie pas de mine mais où nous nous régalons de pasta, au milieu des habitués.
Philippe est aux anges depuis notre arrivée en Italie car il adore parler Italien et comme les Italiens partent du principe que tout le monde parle leur langue, ils s’adressent automatiquement à nous dans la langue de Dante ! Mais j’avoue que moi aussi je prends plaisir à discuter avec les gens…l’italien est une si belle langue qu’il serait dommage de ne pas s’y essayer !

Les quelques jours que nous passons ici sont parmi les plus agréables du voyage… Le temps est un peu froid mais que Rome est magnifique !
Nous partons à la découverte des quartiers touristiques, bien sûr, la ville antique, le Vatican, la fontaine Trevi, la Bouche de la Vérité mais aussi nous nous baladons au hasard dans le ghetto juif et dans toutes les petites rues aux multiples patios et fontaines…Les bâtiments et palais sont splendides, les couleurs chaudes des murs, le linge qui pend aux fenêtres ou à travers les ruelles d’une maison à l’autre, les plantes qui grimpent à l’assaut des façades, les nombreuses statues, tout nous ravit !
Il faut dire que nous avons emporté le DVD de Vacances romaines qu’Alice adore et c’est toujours amusant de se promener dans une ville où a été tourné un film.

Pas mal de touristes évidemment, surtout au Vatican où nous nous décrochons la tête pour admirer le plafond de la Chapelle Sixtine avec des dizaines d’autres personnes, tandis que des « chut » autoritaires essaient de faire respecter le silence dû à une chapelle..

Rome restera une belle étape. Mais nous sommes très étonnés du nombre de SDF et de personnes handicapées qui mendient dans les rues. Bien sûr ils sont plus nombreux aux abords de la cité papale dont les trottoirs se transforment parfois en cour des miracles qui serre le cœur.

Voici l’immense lot de photos de Rome :

Il y a tant de choses à voir en Italie qu’il nous faudrait plusieurs mois de vadrouille…on a donc décidé de s’en tenir à deux jours en Toscane, visite de Florence et visite-éclair de Pise avant de monter vers Venise.

Après la grande ville (Rome en l’occurrence), comme toujours, on a soif de campagne et nous avançons sur des petites routes vallonées, à travers les oliviers sous lesquels sont posés des filets. Une partie des olives est récoltée en effet en janvier-février tandis que les autres attendront encore quelques mois (olives vertes et olives noires).

Le paysage est superbe et reposant et nous admirons les maisons et les fermes toscanes caractéristiques avec leurs toits presque plats, leurs volets bleu-passé et l’ocre de leurs murs. Parfois une tourelle, souvent une grande allée de cyprès, de beaux jardins, des vignes …une carte postale qui donne envie de s’arrêter dans les multiples chambres d’hôte. Elles sont aussi nombreuses qu’en Anjou !! Je retiens l’idée pour un wek -end en amoureux, peut-être une idée peu originale, mais le romantisme est bien au rendez-vous !
Bon, à 5 en cc, c’est moins romantique mais le soleil est là pendant ces quelques jours et nous nous arrêtons dans un endroit curieux que j’ai trouvé dans le guide : il s’agit de sources d’eau chaudes et soufrées, accessibles à tous car en plein air et gratuites. On se case dans un chemin de terre et nous voilà partis le soir vers ces baignoires d’eau à 37 degrés. Des cascades nous massent naturellement le dos et évidemment c’est magique d’être là au clair de lune !

Les enfants sont partagés sur l’odeur de soufre que moi j’adore, ayant passé quelques années de cure à Cauterets !

Une ville rencontrée au détour de la route

Le soleil et la chaleur sont de notre côté et nous nous baladons en t-shirt dans le village de Monteriggioni, étonnante place fortifiée dont les épais remparts intacts protègent des maisons moyennageuses et quelques ruelles. Glace italienne sur un banc dans un vieux jardin . Nous rencontrons un couple avec leur petite fille et entamons une discussion sympathique en Français, pleine de projets de jumelage d’équipes de rugby entre nos pays !! J’espère que les contacts, ici encore resteront au fil des prochains mois !

La forteresse de Monteriggioni

Brève promenade dans les vignes et rencontre cette fois avec Jacques, un Angevin qui nous propose de le retrouver le soir même à San Gimignano d’où il sillonne le coin. Nous roulons donc vers cet autre village extrèmement connu et bien plus fréquenté que notre petite forteresse, ce qui ne nous facilite pas la tâche pour trouer un coin où dormir.

Quelques photos prises pendant la ballade :

San Gimignano